Aujourd’hui, avec l’avènement des réseaux sociaux, des blogs, des communautés internet, des forums et des vidéos chirurgicales en ligne, les patients FtM sont très informés, souhaitent jouer un rôle dans l’indication chirurgicale et ont des requêtes spécifiques.
La mastectomie sous-cutanée est dans la très grande majorité des cas la première étape chirurgicale d’un long parcours. Les patients se présentent après avoir débuté une hormonothérapie masculinisante prescrite avec ou sans une concertation entre un endocrinologue (parfois un médecin généraliste) et un psychiatre (parfois un psychologue). Pour nous chirurgiens, l’idéal est d’intervenir sur un patient dont la première prescription de testostérone a été faite par un endocrinologue spécialisé seul à même de prescrire une hormonothérapie hors AMM après un bilan clinique, biologique et d’imagerie éliminant toute contre-indication. Depuis janvier 2017, le changement d’état civil ne dépend plus d’une intervention chirurgicale, ainsi lorsque le changement d’état civil est obtenu la prescription de testostérone peut être pris en charge par l’assurance maladie pour hypogonadisme masculin.
Au cours de la consultation chirurgicale il faut évaluer le volume mammaire, le degré de ptose et la qualité de la peau. Le volume mammaire est évalué par examen direct et taille de bonnet, le degré de ptose est évalué par examen direct et la qualité de la peau (élasticité, texture) par examen direct et recherche d’altérations cutanées en rapport avec l’exposition solaire, le tabagisme, la prise d’hormones, le port d’un bandeau compressif qui peut abimer la peau, etc. Le chirurgien évalue la gène psychologique, l’absence d’exposition du thorax en société, la gène à l’habillement ou à la pratique sportive, l’anxiété, la dépression, etc. Tous ces éléments participent à la dysphorie de genre. La chirurgie permet l’amélioration de l’état psychosocial.
Les modifications anatomiques attendues après la chirurgie sont l’exérèse quasi totale de la glande mammaire, l’exérèse de l’excédent cutané tenant compte de l’élasticité de la peau, la réduction de taille de l’aréole et son repositionnement en bonne place et le comblement du sillon sous-mammaire. Ces modification sont possibles mais il en résulte une cicatrice. La technique chirurgicale est choisie afin de pouvoir remplir tous les objectifs anatomiques avec une citatrice la plus discrète possible.
Les chirurgiens plasticiens sont les chirurgiens les mieux formés et les plus spécialisés dans l’utilisation de techniques chirurgicales (lipoaspiration, sutures, plasties mammaires, greffes, etc.) permettant d’atteindre ces objectifs. De plus le choix d’un chirurgien exerçant dans un centre reconnu permet de bénéficier d’une prise en charge optimale et fiable dans toute la période péri-opératoire (absence de discrimination, personnel « trans-friendy », anesthésie de haut niveau, soins infirmiers experts et prise en charge financière adaptée).
Le risque d’hématome aigu en postopératoire est non négligeable (10%). Le recours à une équipe de chirurgiens expérimentés en centre expert avec permanence chirurgicale 24h/24 permet d’améliorer significativement l’expérience du patient.
Les patients souffrant de dysphorie de genre peuvent entrer dans le programme transgender hébergé par le CHU de Bordeaux. Contactez programme.transgender@chu-bordeaux.fr.
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